Lundi 22 Novembre
Ushuaia (Parc de Terre de feu)
Réveil à 7h15, c'est tellement dur que j'ai l'impression que mes paupières sont collées... Je profite de quelques minutes supplémentaires pendant que Marion prend sa douche et j'essaie de trouver des allumettes pour ouvrir mes yeux (non je rigole! quoique). On doit être dans les dernières réveillées car la douche est juste chaude, la chaudière doit être vide. Au petit déjeuner, nous nous installons à une table, mais ça perturbe la serveuse car elle ne sait plus qui elle a déjà servi ou pas. Oups! elle a emporté mon thé!! C'est pas grave, je vais en refaire un.
A 9h, nous prenons le bus en compagnie de Frederico. Vous voyez Francis Cabrel dans les années 70 avec sa moustache et sa tignasse? Et bien c'est le même, en moins beau et sans la guitare. Direction le parc de la Terre de Feu, soit la fin de la mythique panaméricaine 3 qui va du Nord au Sud de l'Argentine. Non non, nous n'allons pas jouer au golf ce matin, on nous a prévu autre chose pour la musculation des bras.
Nous nous arrêtons d'abord 5 minutes dans une mini gare à la Mickey pour voir le petit train du bout du monde, el Tren del fin del mundo, c'est celui qui à l'origine emmenait les bagnards d'Ushuaia dans la forêt pour couper du bois... Maintenant il emmène juste les touristes, mais ils ne coupent plus de bois.
Nous non plus d'ailleurs, ce n'est pas ça l'activité pour les bras, pour nous, le lundi c'est canoë!
Nous arrivons près d'un plan d'eau, avec pas mal de vent, le temps étant assez gris. Ici, l'eau n'est pas très chaude, nous allons donc carrément nous équiper pour ressembler à des bibenda argentins (oui, un bibendum, des bibenda, ça vient de sortir) et pouvoir ainsi aller sur les flots. Sympa non la dégaine? Le pantalon et les bottes étant censés être étanches.
Nico nous fait faire un petit jeu à terre avec les rames histoire de savoir où est notre gauche et notre droite (on sait jamais, ça pourra être utile) puis nous embarquons sur nos canoës gonflables. Marion et moi allons faire équipe avec Raymonde et Michel.
Comme je suis devant, je vais donner le tempo et Michel dernière sera le gouvernail. Le départ est tranquille, mais il n'y a pas beaucoup d'eau et nous nous retrouvons lamentablement coincés sur un banc de sable. Pas très doués! Devant nous, le canoë de tête a pris la fuite, ce qui ne plait pas trop à Francis. Lui est dans le canoë balai. Arrivés sur une sorte de lac, nous ne savons pas très bien où il faut aller. Francis a beau s'époumoner pour que les autres devant s'arrêtent, rien n'y fait, ils continuent, ce qui lui fera dire "Are you french or japanese? Don't you understand when I say STOP?" Oups! on l'a un peu énervé là je crois. En plus il est dans le canoë le plus gros et donc le plus difficile à faire avancer, il rame comme un malade, c'est vraiment très drôle à voir!
Nous, on est juste parfaits, on va là où il faut, sans trop se fatiguer... oui, je nous fais des compliments ;) "En même temps", on suit la rivière...
Au milieu de la balade, nous faisons une petit pause, et c'est là que Christiane et Charlotte abandonnent leur embarcation.
Nous continuons, rencontrons quelques canards, juste avant d'arriver sur le canal de Beagle. On nous avait prévenu, la fin serait plus difficile. Je vous le fais pas dire! Entre le vent contraire et le fait de remonter un peu le courant, ça épuise!
"Tais-toi et rame, rame, rameurs, ramez, on avance à rien dans c'canoë", la chanson est de circonstance. En plus voilà-t-y pas que Francis veut qu'on fasse une course sur les derniers mètres, on a fini 2eme (sur 3), sauf que j'ai cru mourir (de rire aussi!). Merci Paul, Michel et Nico pour toutes les photos.
En y repensant, c'est peut-être pour ça que j'ai mal à l'épaule tiens... Enfin voilà, après 1h30 de balade, c'est fini. Nous enlevons nos vêtements étanches qui en fait ne le sont pas trop, j'ai la fesse droite trempée, puis montons à nouveau dans le bus.
C'est finalement là que nous allons pique-niquer pendant qu'on roule vers un autre endroit du parc. Un sandwich au poulet mayonnaise, du saucisson (pas aussi bon que celui du Sud Ouest) et des chips ayant sans doute séjourné un petit moment dans le sel.
Nous arrivons alors au point de départ d'une petite randonnée. Ahhh "ça faisait longtemps qu'on n'avait pas marché"! Nous allons suivre un sentier qui monte et qui descend le long du canal de Beagle, au milieu d'une forêt complètement torturée. Ici aussi les arbres sont laissés à l'état sauvage. Francis nous guide toujours, il est moins énervé, mais il marche vite. Et surtout il commence à donner ses explications avant que tout le groupe ne soit arrivé à sa hauteur. Ouais, donc l’arbuste à fleurs rouges c'est le "nostros", les arbres des "nires" et des "nothofagus"??
Les sortes d'abricot qu'on voit sur la photo, ce sont les fameux champignons llao-llao.
On continue, le paysage est joli, on se retrouve au bord de l'eau translucide. Et dire que là-bas au fond c'est le cap Horn... (enfin à 200 km de là hein!)
Nous faisons enfin une pause et Francis nous offre un petit coup de rouge. Ca fait du bien. Ouh ouh Marion!!! On rencontre aussi des patitos...
Mais on n'est pas encore au bout et c'est reparti pour finalement arriver à destination après 3h30 de marche. J'en ai carrément ma claque de la marche là je crois! C'était trop long, même si le paysage était joli. Pfiou morte!
Je suis contente de retrouver le bus. Il nous ramène à l'hôtel où nous n'allons même pas nous poser, bah oui, on doit faire du shopping...
Voilà donc les rues d'Ushuaia.
Nous avons pris nos passeports pour les faire tamponner avec le tampon "fin du monde", faisons les boutiques sans rien acheter, car la motivation n'est pas là. Par contre, j'ai besoin de caféine pour tenir, alors j'achète un coca et nous nous retrouvons devant une petite charrette de pop corn et en achetons un pot. Il est super bon! Et oui le pop corn d'Ushsuaia, à recommander! LOL On passe aussi devant la poste.
Mais il est déjà temps de rentrer à l'hôtel et il faut se taper la montée. A 19h nous repartons en bus, toujours sur le route 3, en direction du Nord vers la station de ski. Tiens à propos de station de ski, sur le bateau Navimag, il y avait un français avec sa petite fille, il est pisteur ici et avant il bossait... à Porté Puymorens, juste à côté d'Ax-Les Thermes (le monde est décidément petit!). Le ciel s'est bien dégagé et c'est vraiment joli. Petit arrêt japonais au bord de la route, puis nous filons au kilomètre 3037 pour aller voir... des castors.
C'est Leandro qui nous accompagne. Le bus s'arrête et nous emportons notre nourriture pour le soir que nous déposons dans une cabane de trappeurs.
Puis nous filons voir ces bestioles. Après un peu d'attente devant une de leurs maisons, l'un d'eux daigne sortir. Coucou le castor! c'est rigolo! Bon, on le regarde nager, c'est passionnant. Heureusement que j'ai pris mes jumelles, c'est très utile. Et hop le voilà qui plonge et qui disparaît. Fait pas chaud à attendre comme ça sans bouger ni parler fort pour ne pas effrayer le pauv' chouchou.
Nous partons ensuite à un autre plan d'eau avec un de leurs barrages. Nous en voyons 2 autres.
Mais il commence à faire nuit et nous rentrons au chaud à la cabane. Ce soir ce sera repas de trappeur: apéro, lentilles, petits pois/carottes et un brownie. La vie est rude dans ces contrées! Suis fatiguée.
Nous devons ensuite retrouver le bus au milieu de la forêt toute noire, enfin, ça va, le chemin n'est pas trop boueux, on s'en sort bien. Dodo à minuit, je suis complètement morte.